Cambodge


Marie Duval et Regis Gasnier au temple de Samboc a Kratie, Cambodge

Chez Bouddha, le hasard n'existe pas
(du 28 octobre au 1er novembre)

Une accolade et une tape dans le bas du dos, Bellou nous quitte en touc-touc destination HK. Nous et notre cafard, on part pour Kratie, un peu par hasard... Où l'on rencontre en marge du mariage Mister Toc, un des rares couchsurfer dans et de son état qui, par le plus grand des hasards, connait lui-même, par un hasard cette fois-ci curieux, Sour, Moine Master de Phnom Sambok, temple bouddhiste perché sur la colline d'à côté. Ce dernier nous apprend les rudiments de la méditation durant, le hasard fait décidément bien les choses, deux jours de cérémonies, une sorte de Noël pour les moines qui reçoivent cadeaux, nouvelles fringues, bâtons de senteurs et cuiseur-vapeur... Du coup, sont  décontractés. Rient, fument, prennent des photos avec leur portable et boivent du coca. Mais pas si cool que ça ; ce soir c'est chambre à part. Jeu du hasard, Marie, loin d'être irréprochable, n'en reste pas moins une fille et prend donc logiquement ses quartiers chez les nonnes. Une cabane pour 4 personnes et 2 grenouilles, au milieu des singes, à même le sol. Moi, j'suis un mec. Alors je rentre chez les moines, dans mon appart privé avec dorures, fresques, lit deux places et coussins dorés. Le hasard n'est-il pas le nom que Dieu prend quand il ne veut pas qu'on le reconnaisse ? (Albert Einstein).

Temples d'Angor a velo, Marie Duval

Say Angkor, say Wat (du 21 au 27 octobre)
Say what ? Ces wat ! Ces temples quoi. ''Oh, my, god'' vous dirait cette touriste anglaise exagérément époustouflée, artificiellement soufflée. Intentions empruntées, fascination démesurée, elle ponctue sa visite de regards perdus, les paumes vers le ciel, d'un pivotement de tête précis et contenu, affichant de puissantes expirations et gonflant, à l'occasion, de grosses joues rougies par le soleil. ''Awwwesome, gorrrgeous...'' Elle chuchote volontairement des mots à voix basses, un vaudeville mal joué, une soupe d'émotions trop salée, mauvaise comédienne dans un décor trop grand pour elle. En même temps, on peut pas lui en vouloir, c'est vrai que c'est sensationnel. Après 3 jours de chill out, on a aussi fait du zèle. On se dirige à vélo vers Angkor Wat, à 4 heures du mat'. Lever de soleil mystique. Une lumière divine, pareille à un rideau céleste, se lève sur un théatre d'eau, de verdure et de pierres. Un puzzle gigantesque, un imposant casse-tête, un jeu de reconstruction colossal. On court, on saute, on crapahute, on pédale... On se sent peu de chose et, à vrai dire, la vieille, elle avait p't'être raison la veille. C'est amaaazing ! 

Village flottant de Kompong Luong

Waterworld (du 18 au 20 octobre)

Cambodge. Octobre 2011 après J-C. Submergé, le pays connait une des pires catastrophes naturelles de son histoire, la crue du siècle. Tout le Cambodge ? Non ! Car un village peuplé d'irréductibles résiste encore et toujours à l'envahisseur. Fermes, station-service, épicerie, garagiste, tabac, restaurants, bars, coiffeurs, boulangerie... Rien ne distingue Kampong Luong d'un autre village si ce n'est que tout ici flotte à la surface de l'eau. Et ce soir, chiens, poules, chats et cochons, véritable Arche de Noë, voient d'un mauvais oeil la nuit tomber. Le soleil s'efface sous le vent et les nuages, approchent la pluie et les éclairs. Y'a comme un goût de déluge dans l'air. Le sol bouge, notre hôtel est emporté ! Chacun à son poste, les hommes détrempés s'activent sur les barques et remontent péniblement les ancres. Les femmes lèvent les voiles et la maison pivote de 30 degrés dans une mer d'encre. A table, on se sent peu de chose... tellement spectateurs et incroyablement inutiles... Le torrent se calme, bercés par les vagues, nous allons nous coucher. Et quelle surprise à notre réveil, de s'apercevoir que les voisins ont changé !

Sur l'île de Ko Rong au Cambodge

Life is a coconut (du 14 au 17 octobre)

Il est un endroit, tout de bois, au coeur des palmiers, un endroit doux et sucré. Un endroit où n'ont de prises que fantaisie et fainéantise : laissez-vous tenter par le Oulala, cocktail savoureux, succulente friandise... Pendant que de l'autre côté, ''certains font de la compta'', nous c'est Koh-Rong et ''Khmer Cola''. Clin d'oeil à nos origines, nous fumons des Alain Delon, dans le salon. C'est validé, pour 4 jours le Oulala sera notre maison. Vue sur mer pour 2$, sunrise included.  Nous dormirons sur le balcon. Lève-toi et nage : une baignade de bon matin avant de jouer avec les chiens du voisin, prochainement à la carte des restaurants du coin. Puis on part à la pêche avec Paul, 10 ans, le Capitaine, et Hang, son second, de 4 ans son cadet. 5 kgs en 3 heures ; ce soir c'est barbecue au Oulala, pas peu fiers. Mais toutes les bonnes choses ont un lendemain. Celui-ci est difficile, il serait bon de reprendre notre chemin.

Le grand blond à la cheville rouge
(du 11 au 13 octobre)

Tout juste bénis par JOHN Swayne ("comme le catcheur américain'') un moine de Phnom Penh, on récupère Bellou, notre Pierre Richard à nous. Un ami de longue date qui, à l'instar de Gérard Klein, est instit', mais à Saint Barth'. Le préféré d'Odile, ma mère, nous retrouve a l'Auberge du Printemps sous une pluie d'automne. Une accolade et une tape dans le dos plus tard, il nous raconte la Thaïlande, ses plages, ses femmes et... son hôpital. Ses joies, ses peines, ses plongées et sa gamelle. Avec ses mots à lui, il nous explique l'utilisation de la poire positionnée auprès de la cuvette, l'engin à droite des toilettes. Un pote, ''au poil", personnage attachant que certaines semblent trouver attirant. On a décidé de le garder. "Bellou, range ta chambre, fais ton sac, et brosse-toi les dents, le bus nous attend''. Mais on-sait-pas-trop-jusqu'à-quand...